Les allusions à la réincarnation dans l’Évangile selon Thomas
Les
allusions à la réincarnation dans l’Évangile selon Thomas
« Celui
qui a (trop) aimé le monde s’incarne à nouveau dans un corps, et, pour celui
qui s’est incarné dans un corps, le monde n’est pas digne de lui ».
(Évangile selon Thomas[1])
La béatitude[2] suivante fait clairement référence à
la préexistence des âmes avant leur incarnation : « bienheureux êtes-vous vous d’avoir été avant d’être
incarné. »[3] Dans
la parabole « du bon grain et de l’ivraie »[4], on
peut lire une élaboration de notre Guide sur la loi du Karma.[5] Le
Karma négatif est nommé « l’ivraie »,
le positif est « le blé », et la
« moisson » n’est autre que la fin
du cycle des incarnations. Le logion 41 peut également être interprété dans un
sens karmique.[6]
Deux logia successifs[7] parlent aussi de la préexistence des
âmes avant notre vie terrestre, de leur éternité et introduisent la notion de
« Moi supérieur » par rapport à son reflet qui est appréhendable sur
terre. Le logion 88 complète ces deux logia. Jésus nous y encourage à profiter
de notre passage sur terre pour progresser spirituellement. Si l’on prend une
image du monde financier, notre Moi supérieur est notre capital, et son reflet
terrestre accumule des intérêts selon nos progrès. A notre mort, nous ajoutons
les intérêts gagnés à notre capital.
Enfin, le logion 109, que je
reproduis partiellement ici, fait également allusion à la réincarnation :
« Le Royaume est comparable à un homme qui
avait un trésor caché dans son champ, sans qu’il le sût. Après sa mort, il le
laissa à son fils. Le fils ne le sut pas (non plus). Il hérita du champ et le
vendit. L’acheteur se mit à le labourer et il trouva le trésor. » Dans nos premières vies, nous passons à côté du
trésor bien qu’il soit à portée de main, et ensuite, grâce à notre travail, à
l’acquisition de la connaissance et à notre perspicacité plus aiguisée, nous
finissons par trouver notre trésor intérieur.
De plus en plus de personnes,
même en Occident, reconnaissent le bien-fondé du concept de réincarnation.
Sinon, quel serait le sens, pour des êtres éternels, de faire un seul passage
– parfois très court – sur terre ? Et, après tout, pourquoi
certaines personnes auraient quatre-vingts ans pour faire émerger leur Royaume,
et d’autres seulement vingt ans ou moins ? De plus, certains dons
précoces, comme ceux dont Mozart faisait preuve,[8]
s’expliquent d’une manière cohérente par ce concept.
On ne sait rien sur la vie de
Jésus entre ses douze ans et le début de son ministère. Certains suggèrent que
Jésus s’est rendu en Inde, où il aurait été en contact avec des religions
réincarnationnistes. C’est une possibilité bien qu’il n’y ait pas de preuves
définitives.
Dans la notion de Karma figure
la loi de cause à effet : on récolte ce que l’on sème dans cette vie ou
dans une autre. Celle-ci n’est pas
mentionnée explicitement dans l’EsT, mais elle figure dans l’Evangile selon
Philippe[9],
également retrouvé à Nag Hammadi en Égypte
L’Évangile
selon Thomas ne fait que confirmer ce que certains avaient pressenti en lisant
les Canoniques : la réincarnation faisait partie intégrante du message de
Jésus.
Cet article est un extrait de mon livre « Explorer son Royaume Intérieur ».
[1] Logion 80
[2] Béatitude : dans
des écritures sacrées, une parole qui commence par « Heureux » ou
« Bienheureux ».
[3] Logion 19
[4] Logion 57
[5] La loi du karma est un
concept central dans nombre de religions comme l’Hindouisme ou le Bouddhisme.
Chaque être y est responsable de son karma (de ses actes), et donc de sa sortie
du Saṃsāra (le cycle des réincarnations).
[6] « Celui qui a (déjà) dans sa main, il lui sera donné (encore plus). Et
celui qui n’a pas, même le peu qu’il a lui sera enlevé ». (Logion
41)
[7] Les logia 83 et
84
[8] Mozart a
commencé à composer dès l’âge de six ans.
[9] « Ceux qui sèment en hiver récoltent en été. »
(Évangile selon Philippe 7)
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